Vie juive

Journée d’étude de la FSCI – La diversité dans l’unité

La diversité dans l’unité – à l’image des participants à la journée d’étude de la FSCI : Femmes, hommes, juniors et séniors appartenant à différents courants juifs se sont rencontrés début février à la maison de la Israelitische Religionsgesellschaft (IRG) de Zurich pour un débat dont le sujet – « l’identité juive – la diversité dans l’unité » – a suscité un grand intérêt. Ce débat sur l’identité juive, parfois très vif et émotionnel, mais toujours respectueux, a réuni environ 90 personnes réparties en trois ateliers. La modératrice et les deux modérateurs en résument ci-dessous les résultats.

« Identités juives – Combien en existe-t-il ? »

Noëmi Knoch

« Identités juives – Combien en existe-t-il ? ». Telle est la question sur laquelle une quarantaine de personnes ont planché. L’objectif était de réfléchir à sa propre identité : quels sont les éléments constitutifs de mon identité ? Quels sont les traits communs, quelles sont les différences ? Qu’est-ce qui transcende les orientations ?

Les participants se sont concentrés sur leur identité et leur appartenance à des groupes. Au début ont été posées des questions du type « Oui »–« Non ». « Oui » impliquer de se lever ou de lever la main, « Non » (ou si l’on ne voulait pas répondre à la question) de rester assis. Que ce soit par rapport à la propre orientation des participants ou par rapport aux principes communs à toutes les orientations, les premières similitudes et différences ne tardèrent pas à se dessiner.

Dans un deuxième temps, les participants, divisés en petites équipes d’orientation mixte, eurent à définir ce qu’ils appréciaient dans leur « groupe » et ce avec quoi ils n’étaient pas d’accord en matière de courant, d’observance, de communauté religieuse et de collectivité. On a alors constaté une convergence sur des similitudes n’ayant aucun rapport avec les orientations dont se réclamaient les participants, beaucoup disant par exemple apprécier le caractère familial de leur groupe. En l’occurrence, positif et négatif ressemblaient souvent aux deux faces d’une même médaille.

À la question du nombre envisageable d’identités juives ne fut pas donnée de réponse concluante. Les divergences d’opinion étaient assez marquées et il ne s’agissait d’ailleurs pas de persuader quiconque de quoi que ce soit, mais bien davantage d’apprendre à mieux connaître et comprendre les points de vue en présence. Alors que pour certains participants comptait surtout l’identité juive, d’autres avaient pour repère les communautés et d’autres encore une conception bien à eux de leur identité juive. Quelques participants émirent des doutes quant à l’existence d’une « identité juive » ou de plusieurs « identités juives ». Certains proposèrent comme alternatives des termes tels qu’« observance(s) » au lieu d’« identité(s) » ou courant(s) au lieu de « communauté religieuse » ou de « groupe religieux ».

L’ouverture d’esprit qui régnait dans tous les groupes de discussion a certes permis de jeter de premières passerelles. Il est toutefois évident, après cette première étape, que d’autres rencontres seront nécessaires si le renforcement de la diversité dans l’unité et de l’unité dans la diversité doit se poursuivre.

« Qu’est-ce qui nous unit, qu’est-ce qui nous sépare ? »

Peter Bollag

Mon groupe a travaillé sur la passionnante question de ce qui nous unit ou nous divise. Les discussions ont été houleuses, souvent émotionnelles, très passionnées, et les prises de parole nombreuses. L’une des premières thèses que j’aie présentées fut pour dire que les sans confession sont à l’appartenance religieuse ce que les traditionalistes sont au judaïsme, c’est-à-dire le groupe le plus nombreux, mais que la question était de savoir comment se définit ce groupe (certainement pas par son assiduité à fréquenter la synagogue, dirent quelques-unes des personnes présentes).

Outre ce qui nous sépare, à savoir, fondamentalement, la halacha, au sujet de laquelle – c’était à prévoir – les pour et les contre se sont heurtés de front, de nombreux traits communs ont également été trouvés entre orthodoxes et plutôt libéraux (ou, si l’on préfère, traditionalistes), notamment dans les domaines de la culture et du sport. Dans ce contexte a été mentionné, comme projet possible, et susceptible d’être élargi, la « Soucca ouverte » de Zurich.

Ont également été mentionnées les fêtes n’impliquant pas une obédience vraiment stricte, à savoir Purim et Hanoucca, pour lesquelles, dirent quelques intervenants, pourraient également être envisagés des projets communs.

Il fut également rappelé, parmi les nombreuses conclusions, qu’existait après tout un dénominateur commun important, qui est la « Neschume juive » (l’âme juive) et que, si grâce à elle on parvenait à « désenvenimer » la discussion entre orthodoxes et libéraux on aurait déjà avancé d’un grand pas.

«Judaïsme 2030 – Quel avenir ? »

Moshe Rappoport

Nos grandes histoires racontent que les hommes ont autant de visages que d’opinions. Ce qui fut clairement confirmé lorsque nous avons demandé aux 40 participants de l’atelier quels seraient les thématiques auxquelles le judaïsme suisse pourrait être confronté en 2030. Une brève introduction fut l’occasion de dire que s’il était impossible de prévoir ce qui pouvait se passer en 12 ans, il était souvent possible d’agir sur la façon dont les choses se développent. Le but de l’exercice était de faire jaillir des idées et des raisonnements pouvant conduire à des résultats positifs.

À chacune des personnes présentes était donnée la possibilité de présenter un ou deux sujets qu’elle jugeait importants. Grandiose fut alors la diversité des thèmes proposés. Quelques exemples : de meilleures relations entre les communautés ; éducation, formation et carrière ; alimentation cashère ; prix de l’immobilier ; le rôle de la femme ; comment agir sur son environnement ; aide sociale ; sécurité ; histoire des juifs suisses ; plus d’activités pour les différents groupes d‘âge ; rôle des médias sociaux et numérisation ; petites communautés ; antisémitisme ; vieillissement, etc.

Tout le monde a trouvé cet exercice utile et stimulant. Le plus impressionnant fut peut-être la tolérance et le respect dont jeunes et moins jeunes, gens de gauche et gens de droite, femmes et hommes ont fait preuve tout au long des discussions.

Beaucoup de participantes et de participants ont prié la FSCI de prévoir davantage d’occasions de dialogue telles que celle-là.

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