Vie juive

« Beaucoup reste à faire pour améliorer le statut des femmes dans la religion. »

Le comité directeur de la FSCI compte sept membres, dont trois femmes. Francine Brunschwig, de Lausanne, ainsi que Sabine Simkhovitch-Dreyfus et Evelyne Morali, de Genève. A l’occasion de le grève du 14 juin, elles s’expriment sur les droits des femmes et les revendications à l'ordre du jour.

Irez-vous manifester ? Pourquoi ?

Francine Brunschwig : Je n‘ai plus d‘emploi fixe et ne ferai donc pas la grève. Au contraire, j‘assurerai ma présence féminine à une séance agendée vendredi matin ! Mais j'irai peut-être défiler l'après-midi.

Evelyne Morali : Je ne participerai pas à la manifestation, mais en pensées je soutiens pleinement l'initiative.

Sabine Simkhovitch-Dreyfus : Je travaillerai demain, mais compte participer à la manifestation de Genève pour soutenir le principe de l'égalité.

Que pensez-vous des revendications du collectif des femmes ?

Francine Brunschwig : Bien sûr je soutiens la plupart des revendications, hélas encore actuelles aujourd'hui, notamment pour l'égalité dans le monde du travail et le respect en général. C'est un combat à mener avec et non contre les hommes. J'ai la chance de ne jamais avoir subi de discrimination dans ma carrière professionnelle.

Evelyne Morali : Je souscris à de nombreuses revendications pour l'égalité et la juste place de la femme dans la société et dans la famille. Si parfois j'ai pu me sentir discriminée, j'ai à force de persévérance toujours réussi à faire valoir mes ressources et compétences que ce soit sur un plan professionnel ou dans le cadre associatif.

Sabine Simkhovitch-Dreyfus : Compte tenu des discriminations qui subsistent, cette journée a toute sa raison d'être, même si je pense qu'elle aurait pu se faire sous une autre forme. Comme Francine, je pense que cette lutte doit se faire avec les hommes et fédérer, au-delà des clivages politiques, tous ceux qui se reconnaissent dans les objectifs.

Quelle est la signification des revendications pour la communauté juive ? Où faut-il faire quelque chose ?

Francine Brunschwig : Les hommes et les femmes ne sont clairement pas égaux dans la religion juive. Leurs rôles sont différents, et, oui, aussi complémentaires. Je peux vivre avec ça, mais intellectuellement c'est difficile à accepter. Il est clair que cela devrait (devra) évoluer vers plus d'égalité, comme chez les juifs libéraux. Heureusement, il y a de nombreuses femmes dans les organes dirigeants des communautés juives de Suisse, et au comité directeur de la FSCI. Il faut que cela perdure. Je pense que les femmes peuvent faire bouger certaines choses.

Evelyne Morali : Je souhaiterais que dans la collectivité juive, la reconnaissance des droits soit plus équitable. Or, selon l'orientation religieuse, je constate que ce n'est pas le cas. Il s'agit donc pour moi de veiller à ce que l'intégrité physique et psychique, les libertés d'agir et de s'exprimer, ainsi que l'engagement politique et social de tout un chacun soient garantis et protégés. En tant que responsable du Service Social, je m'engage au quotidien aux côtés de celles et ceux qui ne se sentent pas reconnus et respectés. Ensemble, nous nous battons pour leurs droits, un positionnement juste et digne. Parfois, je voudrais qu'une réflexion plus incisive, tolérante et conséquente soit menée, quant à une attitude intra-familiale cohérente entre ce qui est prescrit, dit et finalement mis en pratique.

Sabine Simkhovitch-Dreyfus : Sur le plan des comités et des présidences de nos communautés, les choses se sont améliorées au cours des dernières décennies. J'ai été la première présidente de la CIG il y a bientôt vingt ans et j'ai pu constater que les préjugés initiaux de certains ont diminué progressivement et que ma coopération avec le rabbin a été excellente. Sur le plan religieux, certains problèmes que rencontrent les femmes m'interpellent. Je salue les efforts des rabbins des communautés unitaires pour mieux réglementer les contrats de mariage dans le but d'éviter aux femmes le statut d'agounot en cas de divorce, mais beaucoup reste à faire pour améliorer le statut des femmes dans la religion. C'est un enjeu important pour nos rabbins et nos communautés.

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