106^e Assemblée des délégué-e-s de la FSCI 2011

L’Assemblée des délégués 2011 s’est déroulée les 1^er et 2 juin à Berne. Les questions des relations entre l’Europe et Israël et des mesures à adopter par la Fédération pour les nouvelles générations étaient au premier plan des débats.

Dans sa fonction de président de la FSCI, mais aussi de président du Conseil suisse des religions, Herbert Winter a rappelé que la liberté de religion constituait un acquis important de la Constitution fédérale de 1874. Elle reflète les valeurs libérales de la Confédération. Après l’acceptation de l’initiative interdisant les minarets et compte tenu des débats sur le port des foulards, les cimetières confessionnels, la circoncision des garçons ou les absences scolaires les jours de fêtes religieuses, ses acquis peuvent être compromis de façon latente. «Nous nous trouvons dans une année électorale. Il est de notoriété que de des peurs diffuses trouvent un terrain propice à une instrumentalisation pour s’attirer des partisans. Ceci pourrait attiser une orientation dangereuse», a précisé Winter. En ce qui concerne les normes de validation d’initiatives populaires, Winter a rappelé la position de la FSCI qui préconise que «les droits populaires ne doivent pas se voir réduits de manière ressentie. Les droits fondamentaux doivent, dans tous les cas, être préservés.» L’instabilité croissante au Moyen-Orient, mais aussi la manière d’aborder la question du Moyen-Orient, préoccupent la communauté juive. «Nous constatons, estime Winter, que des milieux politiques et des médias présentent encore Israël comme la seule partie attisant le conflit.»

Avenir des relations entre l’Europe et Israël

Shlomo Avineri, ancien directeur général du ministère des affaires étrangères israélien, a apporté sa touche personnelle sur l’avenir des relations entre l’Europe et Israël. L’ancien directeur général du ministère des affaires étrangères israélien, à l’époque du premier ministre Yitzhak Rabin, a estimé que si Israël ne se trouvait pas en Europe, il en était bien issu. L’Europe se reflète dans la culture israélienne, sa structure sociétale et ses institutions politiques. En conséquence, l’opinion publique européenne s’intéresse également à ce qui se passe en Israël. A l’intention d’Israël, des critiques - parfois justifiées, parfois moins justifiées - sont formulées publiquement. Aux yeux d’Avineri, l’Europe ne partage pas une position claire sur le Proche-Orient parce qu’elle ne développe pas une politique étrangère commune.

Inscription dans le Livre d’or de la FSCI

Autre point fort de la soirée : l’inscription dans le Livre d’or de la FSCI de l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin ainsi, qu’à titre posthume, d’Alfred Donath. Alfred Donath fut «profondément citoyen, profondément juif, profondément homme», a rappelé la conseillère nationale Martine Brunschwig Graf dans sa laudatio, mettant en avant les grandes qualités de l’ancien président de la FSCI. Avec Pascal Couchepin, la FSCI honore un responsable politique de haut rang qui a toujours su se montrer ouvert au dialogue, suffisamment sûr de ses convictions pour pouvoir respecter celles des autres. Dans son discours de remerciement, l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin a relevé à quel point il se sentait honoré de voir son nom inscrit dans le Livre d’Or de la FSCI, - pas seulement pour lui-même, mais pour tout ceux qui s’engagent en faveur du dialogue interreligieux. Etre juif, comme l’était Alfred Donath, c’est une culture, une interrogation permanente, dont la réponse suscite de nouvelles questions qui obligent à aller plus loin.

La FSCI – prête et ouverte pour la prochaine génération

Lors de la seconde journée de leur Assemblée, les délégués ont accepté, entre autres, les mesures proposées pour rendre la FSCI, ses processus et sa communication plus attirants à l’intention de la jeune génération. Dans ce cadre, la recherche de thèmes prioritaires, en rapport avec l’actualité, devrait faire l’objet de plus d’attention. L’utilisation des réseaux sociaux sur Internet, l’augmentation de la participation des jeunes adultes et l’opinion interne dans l’association mériteraient un encouragement plus conséquent.