Wednesday 12 May 2010, Genf

Chers délégués, chers hôtes, chers Amis

Mesdames et Messieurs

Les lieux de réunion des délégués de la Fédération suisse des Communautés israélites reflètent toute la dimension du judaïsme suisse. L’année dernière nous étions à Endingen, un des villages de l’ancien comté de Baden, berceau de la communauté juive en Suisse.

Aujourd’hui, nous nous retrouvons à Genève, une ville qui offre un contraste géographique et culturel radical par rapport à Endingen ; mais Genève est aussi une ville-phare du judaïsme Suisse et des valeurs qui lui sont chères. La ville de la diplomatie internationale et des organisations internationales dégage cette ouverture au monde dont nous nous sentons particulièrement proches. Nul doute que plusieurs d’entre vous savent que c’est ici, à Genève, que le Congrès juif mondial a été fondé en 1936.

Genève abrite la deuxième plus grande communauté juive du pays: la Communauté Israélite de Genève, la CIG. L’année passée, la première synagogue de Genève, la synagogue Beth Yaacov de rite askhénaze, a fêté ses 150 ans. Depuis le début des années septante, quatre nouvelles synagogues ont été créées ici : deux séfarades, une libérale et une de la mouvance Habad.

Ici, à Genève, le judaïsme est florissant et toutes ses facettes y sont très vivantes ! Que ce soit par ses origines– Europe de l’est et de l’ouest, séfarade, anglo-saxonne, israélienne– ou par la manière de vivre notre judaïsme – traditionnelle, orthodoxe ou libérale. Je ne puis imaginer devise plus adéquate, ici à Genève, que celle que nous avons choisie pour ce soir : «Diversité juive».

Bien sûr, cette diversité s’exprime aussi par des visions du monde plurielles – de gauche à droite. Tant de diversité peut nous inciter à donner libre cours à notre goût proverbial pour la querelle ou –plus poliment–– pour la discussion.

Mais il y a bien sûr plus qui nous relie que ce qui nous sépare. C’est vrai aussi pour nous, en tant que partie de la société suisse. Nous y vivons depuis des générations, travaillons et contribuons à son bien-être. Voilà bien longtemps que nous ne sommes plus des nouveaux arrivants ; nous sommes Suisses au même titre que les descendants des Huguenots et d’autres immigrés. La réciproque est vraie aussi. Quand je pense à la contribution apportée par les Juifs aux industries clé du pays– depuis le textile jusqu’à la finance, en passant par la culture, l’horlogerie, le commerce et les services hautement qualifiés, j’ose affirmer que la Suisse ne s’en est pas si mal sortie avec l’immigration juive. Nous pouvons désormais nous parler d’égal à égal, et cela m’incite à quelques réflexions et remarques non dépourvues de critique.

Fangen wir bei uns selber an: Wir sind eine Gemeinschaft von gerade mal knapp 20’000 Leuten, und die Ränder der Zugehörigkeit werden zunehmend unscharf. Integration und Globalisierung, Verweltlichung und Zeitgeist bedrohen zwar die jüdische Identität nicht, aber sie machen einer konfessionell, kulturell und sozial motivierten Dachorganisation wie dem SIG die Arbeit nicht leichter. Nicht allein die Gemeindezugehörigkeit und die Praxis der Religionsausübung bestimmen die jüdische Identität, sondern eine Vielzahl weiterer Faktoren: Geschichte, Kultur, Herkunft, Tradition, Emotion, sowie politische und soziale Verortung. Das Sein bestimmt das Bewusstsein! Unter den vielen Sentenzen, die Karl Marx hinterlassen hat, ist das mit Sicherheit eine der unbestrittensten.

Bei aller Kleinheit und trotz der altbekannten und nur schwer lösbaren Probleme der kleinen Gemeinden, der Überalterung, der Mischehen usw. freut mich immer wieder eins: Das ist die ungeheure Lebendigkeit unserer Gemeinschaft, die in der grossen Vielfalt der religiösen, wohltätigen, kulturellen oder sportlichen Organisationen zum Ausdruck kommt. Das mag immer wieder auch Zersplitterung und Verzettelung der Kräfte bedeuten, nicht selten auch Kleinlichkeit und Unmut. Umgekehrt: Das Gegenteil der manchmal anstrengenden Vielfalt wäre die Einfalt, und die wäre doch nichts als langweilig! Wichtig ist, dass wir im Geiste des Mottos «Einheit in der Vielfalt» im entscheidenden Augenblick immer das Verbindende über das Trennende stellen. Gerade die «diversité», die wir heute Abend feiern, macht unsere kleine Gemeinschaft so stark.

Der SIG versteht sich dabei, jedenfalls soweit es mich betrifft, als Haus aller Juden in der Schweiz sowie als Bindeglied und als Stimme dieser vitalen Minderheit. Wir sind Interessenvertretung der Juden in unserem Land, erheben aber keinen Anspruch darauf, religiöse oder politische Inhalte und Werthaltungen allgemein verbindlich zu erklären.

Dass wir dabei mit der Plattform der Liberalen Juden der Schweiz eine sehr gute Partnerschaft in unserer politischen Arbeit gefunden haben, freut mich persönlich sehr. Wir sollten es weiterhin schaffen, ohne unnötige Polarisierung voranzukommen. Ein perfektes Beispiel aus der jüngsten Vergangenheit ist die hervorragende Zusammenarbeit zwischen der CIG und der liberalen Gemeinde in Genf in der Vorbereitung und Durchführung des denkwürdigen Jom Haschaoh vor einem Jahr.

En observant l’environnement politique suisse, je constate qu’il n’est pas exempt de sujets peu réjouissant. Par exemple, la netteté surprenante avec laquelle a été acceptée l’initiative pour interdire la construction de minarets. Nous respectons bien sûr cette décision du peuple, toutefois, nous pensons clairement que loin de dissiper les craintes qu’elle véhiculait, elle en suscite au contraire de nouvelles. La problématique du rapport entre l’Etat et la religion, mais aussi entre la démocratie directe et Etat de droit ressurgit de manière inattendue. Je le répète, notre respect des droits populaires dans la démocratie directe ne se discute pas. Néanmoins, en tant que Juifs, nous avons le droit et le devoir, compte tenu de nos expériences historiques, de nous montrer à ce sujet particulièrement sensibles et attentifs. Les règles impératives du droit international et les droits fondamentaux garantis par la Constitution ne sont pas négociables, et ne peuvent être aliénés sous aucun prétexte. Et pour nous –mais pas seulement pour nous, la liberté de religion, la liberté d’expression et l’interdiction de la discrimination font partie de ces droits fondamentaux. C’est pourquoi la FSCI salue ceux qui demandent que l’on examine et clarifie les normes fondamentales qu’une initiative populaire doit respecter à l’avenir pour être recevable.

Nous nous engageons pour la primauté du droit de l’Etat. Encore faut-il qu’il s’agisse d’un Etat de droit qui protège les droits fondamentaux du citoyen et de la citoyenne. C’est indéniablement le cas en Suisse. Il n’y a pas de contradictions entre les valeurs fondamentales de la Suisse et du judaïsme. Cela étant dit, la FSCI s’oppose résolument à l’introduction et l’application bornée de règles qui n’ont rien à voir avec les droits fondamentaux inaliénables et de mesures discriminatoires qui entravent inutilement le respect de pratiques liées à la religion ou à la culture. C’est pourquoi nous avons combattu l’initiative contre les minarets, et c’est pourquoi nous nous battrons aussi à l’avenir pour que la liberté religieuse ne soit pas restreinte par des mesures qui s’attaquent à quelques symboles, mais qui passent à côté des vrais enjeux que connaît notre pays aujourd’hui.

Dans un autre domaine, l’augmentation significative du nombre d’incidents antisémites durant l’année écoulée, particulièrement en Suisse romande nous préoccupe. Les dérapages sur les blogs, via Internet ou sur d’autres supports électroniques, se sont multipliés de manière frappante; à cela s’ajoutent les graffitis, tracts, lettres de lecteurs et déprédations, qu’il faut hélas qualifier d’incidents habituels. Nous tenons à signaler ici que pour les communautés et institutions juives la charge financière découlant des mesures de sécurité malheureusement indispensables a pris des proportions difficilement supportables.

Besonders zugenommen haben die Vorfälle im ersten Quartal 2009, ganz offensichtlich im Zusammenhang mit dem Gaza-Konflikt. Einmal mehr müssen wir zur Kenntnis nehmen, dass wir Schweizer Juden von vielen für die israelische Politik einschliesslich Militäraktionen verantwortlich gemacht werden. Wie ich immer wieder betone, ist der SIG nicht das Sprachrohr der israelischen Regierung und nimmt darum auch keine Stellung zu deren Politik. Unter den Juden gibt es zur israelischen Politik keine einheitlichen Positionen, ganz im Gegenteil. Aber Israel liegt uns allen sehr am Herzen. Wir fühlen uns mit diesem Land und seinen Bürgern aus religiösen, historischen und kulturellen Gründen aufs Engste verbunden, nicht zuletzt weil viele von uns dort Familie und Freunde haben. Überhaupt kein Verständnis haben wir, wenn die Existenzberechtigung Israels in Frage gestellt wird, sei es durch Aufrufe, israelische Produkte oder Wissenschaftler zu boykottieren oder Israel den Zugang zu internationalen Organisationen zu verweigern. Mit grösster Sorge erfüllt uns auch die Bedrohung Israels, aber nicht nur Israels, durch die iranische nukleare Aufrüstung.

Leider müssen wir auch immer wieder feststellen, dass Medien und Politik in der Nahostfrage teilweise eine unausgewogene Haltung einnehmen. Wir haben im August des vergangenen Jahres Gelegenheit gehabt, unsere Aussenministerin darauf anzusprechen. Umso weniger haben wir es verstanden, dass nur einen knappen Monat später, als der iranische Präsident Ahmadinejad vor der UNO-Vollversammlung eine seiner berüchtigten antiisraelischen und antisemitischen Hetzreden hielt, die Schweizer Delegation einmal mehr seelenruhig sitzen blieb, während eine grosse Koalition der Anständigen den Saal unter Protest verliess.

Leider hat es auch im interreligiösen Dialog, den wir von der jüdischen Seite her gern und mit der grösstmöglichen Offenheit führen, nicht nur aufbauende Erlebnisse gegeben. Dass der Vatikan den Holocaust-Leugner Richard Williamson wieder in den Schoss der Kirche aufnahm, hat uns empört. Wir haben es als grundfalsches Signal der Toleranz gegenüber dem Untolerierbaren gewertet – und als Ausdruck eines Amtsverständnisses, das taktische Überlegungen über moralische Grundwerte stellt. Ebenso wenig abgewinnen können wir dem vatikanischen Projekt, ausgerechnet den durch seine Kontakte zum Faschismus kompromittierten Papst Pius XII. selig zu sprechen. Ungeachtet solcher Enttäuschungen und Rückschläge wird der nterreligiösen Dialog auf allen Ebenen, vor allem auch im Schweizerischen Rat der Religionen, unverdrossen aber kritisch fortsetzen.

Mesdames et Messieurs, chers invités,

Nous restons ouverts et nous continuons à nous impliquer. C’est seulement avec un esprit ouvert et serein que nous parviendrons à relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés. L’irritation perceptible dans la politique intérieure, l’absence de réconciliation au Proche-Orient, les dures conséquences de la crise financière et économique, voilà qui ne constitue pas un bagage facile à porter sur le chemin de l’avenir. Mais c’est avec optimisme que nous poursuivrons notre chemin. Avec la certitude d’être entourés d’amis et de partenaires de dialogue constructifs: de vous, Mesdames et Messieurs, qui nous faîtes aujourd’hui l’honneur d’être parmi nous. Je vous en remercie de tout cœur.

Je voudrais également remercier mes collègues du Comité directeur, notre comité d’organisation et, last but not least, nos amis genevois pour leur hospitalité.

Permettez-moi de conclure en reprenant la formule prononcée l’an dernier à Endingen: „Masal we Bracha“. Cette expression, qui signifie „bonne chance et bénédiction“, les juifs du monde entier l’utilisent pour se souhaiter bonne chance dans certaines occasions. Laissez-moi vous souhaiter à chacun „Masal we Bracha“. Mon vœu à moi, c’est que la manifestation d’aujourd’hui renforce nos bonnes relations mutuelles.

Merci de votre attention.

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